En stand-by depuis le début de la semaine.
Je carbure à la vitamine C, mais ça m'empêche pas de m'endormir partout où je m'asseois.
J'ai décidé d'arrêter de me coiffer, ça prend trop de temps le matin, temps dont je pourrais profiter pour dormir encore 5 petites minutes, ou 10, ou un quart d'heure...

Dimanche soir, je suis sortie. Bon, pas très longtemps, à 21h30 j'étais chez moi.
C'était improvisé, avec Logan. Nos soirées improvisées sont toujours géniales, on rit beaucoup, on se taquine tout le temps et il me donne la main dès qu'on croise un chiant à qui on ne veut pas parler.
"Hey salut! Ca fait longtemps! Ah bah je vois que vous vous êtes remis ensemble!"
*regards complices* "Oui! oui oui... Bon bah on peut pas rester là, désolé, on va rentrer"
On fait le tour de ma ville à pieds. C'est grand mais c'est petit, on connait par coeur, cette balade constitue toutes nos sorties depuis la 3°. Vers le lycée, dans la forêt on joue les explorateurs, vers le collège, vers la piscine, on traverse les terrains de tennis, à la recherche du tableaux des adhérents du club, pour trouver la photo d'Alex, mon premier amoureux, devant le ciné, on se pose au chateau, direction le skate park avec le panneau "interdit aux non adhérents au club de skate." . Bof, on est des rebelles, on entre quand même, et on pase une demi heure assis près du stade, à se dire que ça ferait un bel endroit pour une grande fête avec les jeunes de ma ville.
On trouve une feuille de papier qui a pris l'eau, une histoire d'avion écrasé sûrement inventée par un petit garçon en mal d'aventure, la feuille avait du s'envoler par la fenêtre.
Il cueille une fleur rose qui finit dans mes cheveux, et on se perd dans le labyrinthe qui a été déssiné dans l'herbe au lac.
On papote, coup de téléphone de Stéfanie, celle qui fait vibrer son coeur sans qu'il le dise, même si ça se voit. Son sourire s'allonge, son mec la trompe. Il raccroche, m'explique, ils vont casser, il aura la place, et il démarre une chorégraphie improvisée rythmée de "Yeeees!!! Yeah Baby Yeah!". Nous voila en train de courir en criant dans la rue. Sans faire attention à l'heure, le but de la sortie était de profiter des nuits qui raccourcissent.
Comme d'habitude on se quitte devant la gendarmerie, comme d'habitude le calin, moi qui suis fatiguée, et finalement il me porte sur son dos jusqu'à chez moi. "Tu sais que si je t'avais pas, tu me manquerais! Qui me ferais chier pour que je la rammène chez elle? Tu sais... je t'aime."
Oh c'était tout juste ce que j'avais besoin d'entendre. Il a eu du mal à la dire, c'est toujours difficile en vrai. Il m'a fait pleurer ce con. Alors je lui ai fait promettre de ne jamais me laisser. Il m'a promis en prime une journée à la mer, rien que nous deux, pendant les vacances. Je suis rentrée avec un grand sourire, et les yeux qui brillent.

C'était la soirée des déclarations, Miss Peste m'a fait promettre de ne pas la laisser, à la fac (nous allons dans la même, Logan, elle et moi) . Je me plais à nous imaginer 3 inséparables.
C'était la journée des sourires.
Parce que j'ai gardé le chat de ma soeur, aussi, qui n'a pas encore de nom, mais qui me fit craquer. Tout petit, minuscule, gris, même pas sauvage. Et ma nièce qui le prend pour un jouet, qui va vite se rendre compte que c'est un jouet qui griffe. Elle est jalouse, alors elle me forcait à la prendre sur mes genoux, elle voulait que je prenne des photos d'elle, elle voulait qu'on joue. Alors on a partagé La Petite Sirène, parce qu'on aime bien toutes les deux. La magie de Walt Disney. J'aime ces moments privilégiés, comme quand mon neveux m'a supplié de l'emmener voir Star Wars III, j'étais fière de pouvoir lui promettre de l'emmener. Même si Logan tape l'incruste (hihi, il l'a déja vu samedi, il a pleuré pour la fin, et depuis il est frustré que ça finisse comme ça, il était amoureux de Padmé) , plus on est de fous plus on rit.

Et puis aujourd'hui.
Aujourd'hui Logan a tenté avec Stef. Il attend une réponse. Et Kat dit qu'il risque de se prendre un vent, mais on écoute pas parce qu'elle dit que de la merde. Et puis j'aimerais qu'elle dise oui, Stef, parce qu'elle est gentille, et qu'il l'aime vraiment beaucoup.
Le mardi c'est le jour ou Logan et moi on mange ensemble, le jour ou je dois me batre pour arriver à fumer ma clope discrètement (je la savoure celle là, la seule de la semaine) avant qu'il me voit, parce que sinon il refuse de me parler.
Quand il est arrivé ce midi il souriait tout grand. Il a cartonné son oral de portugais, il aura surement plus de 15/20, coeff 2. Alors j'étais fière de lui. On rigolait tous les deux, et les autres ont encore cru qu'on était ensemble. Ca devient la routine, les gens qui passent en nous faisant des clin d'oeil genre "oh vous êtes mignon on était sûr que vous vous remetteriez ensemble!", et nous on se marre, et on critique. On reste exprès les derniers au self, pour être un peu tranquilles dans la salle. C'est le jour où on discute de tout, et j'aime ce moment qu'on partage.

Hier soir.
C'était le conseil de classe des TL1. Ma classe quoi.
Résumé aujourd'hui, et grosses injustices.
Simon (mon Simon que j'aimais bien avant, qui m'a mis un stop) a l'avis très favorable, il est le deuxième de la classe, tandis que la première (avec quand même 17,5 de moyenne en philo, ce qui n'est pas négligeable!) a l'avis... favorable.
Pourquoi? Parce que Madame Histoire-géo nous a saqué, parce que la proviseur adjointe qui ne mérite pas son titre ne nous aime pas. parce qu'il n'y avait que 6 profs au conseil, et que les avis n'ont pas été faits objectivement.
Zabeth, Miss Peste et Lukette ont avis favorable, en ayant séché un nombre considérable de cours tout en maintenant la moyenne un peu partout.
Moi... j'ai assez favorable. En ayant assisté à tous les cours, en ayant bossé comme une folle au troisième trimestre pour remonter mes moyennes d'avant.
La prof principale a pleuré en cours de philo face à l'injustice dont on est "victimes", surtout pour la première de la classe. On ne va pas laisser faire ça, on a essayé de parler avec la prof d'histoire mais elle n'a rien voulu entendre. On va écrire une lettre au proviseur pour que son avis soit revu à la hausse.

Et moi... Je sais plus trop ou je vais. "Vous n'êtes pas une classe de littéraires". C'est ce qui a été dit au conseil. Immatures, Bavards, Ininteressants, Ininteressés, Flemmards, Insolents.
Alors je sais pas. parce que l'année prochaine je vais en fac de lettre, si tout va bien.
Mais là bas, est ce que ça ira? 
Est ce que ça me plaira?
Est ce que j'y arriverais?
Est ce que je peux vraiment y arriver, est ce que je suis faites pour ça?

Et même avant ça, si jamais j'ai besoin du rattrapage, est ce que assez favorable pourra me sauver?
Je n'avais qu'une envie cet après-midi, rentre chez moi, pour le dire à ma mère.
Parce que les avis des copines qui sourient pour leur avis favorable, et qui me disent que de toute façon c'est pas grave, puisque j'aurais mon bac du premier coup, c'est pas objectif.
Assez favorable, c'est comme un peut-être.
Favorable, c'est comme un oui.

Ma maman m'a dit quand je me suis mise à pleurer que j'étais pas mauvaise, et qu'elle elle voyait mes efforts. Que je pouvais l'avoir, mon bac.
Mais moi je sais plus. Je déteste attendre. J'ai peur du sujet salaud, qui me ferait couler.
J'ai peur de tomber sur un texte d'allemand comme l'entrainement d'aujourd'hui, où j'ai pas compris grand chose...

J'ai peur de refaire une terminale toute seule, parce que faut pas se leurrer, je suis convaincue que les autres auront leur bac. Et moi, encore une fois... je suis jalouse. Je voudrais être à leur place, parce qu'elles étaient contente d'avoir favorable sans l'avoir mérité plus que ça, et la Maman de Miss Peste était fière, au téléphone, et c'est comme si leur bac était gagné...
La mienne doit être déçue même si elle ne me le dit pas. J'aurait voulu être comme elle, j'avais essayé de le mériter, mais ça n'a pas payé...
Bien sur, "assez favorable", c'est mieux que "doit faire ses preuves". Mais quand même. C'est pas agréable de se sentir la plus nulle entre mes amies.

Ca me reste dans la gorge.
Et puis d'autres choses, toujours pas de job, le temps qui presse, mais qui passe trop lentement.
Je voudrais en avoir fini avec tout ça, être débarassée. Être fixée.

Et ne plus voir Kat, parce que ça devient trop difficile.