Ca m'arrive rarement, mais là y'a comme un besoin de figer l'instant, en esperant que ça revienne jamais.

La nuit il fait trop chaud, je ne dors que d'un oeil, et mes rêves sont encore guidés par ma conscience, puisqu'ils sont la preuve que je suis une angoissée du bac.
J'ai rêvé que je ne suivais pas mon plan à l'oral d'espagnol, que j'oubliai de dire que le texte est escrito por Isabel Allende, en 1991... blablabla. Faut pas que je râte ça, sinon je vais plomber ma note.
J'ai rêvé aussi que j'avais fait une énorme faute ici, en écrivant "les drapeaux nationals". Pourquoi je pensais à ça, je n'en sais rien, toujours est-il qu'on dit nationaux, et non nationals.

Non mais ce ne sont pas mes rêves qui me gênent, j'en ai déja oublié la moitié ce matin, alors que je m'en souvenais encore Y'a 1/4 d'heure. Pourtant j'ai rêvé sur le matin, sur le rabe de dodo, quand on a déja regardé le réveil une ou deux fois et que le rythme habituel du lycée nous plombe nos dimanches matins : il affichait 7h34. Je vais quand même pas me lever à 7h34 un dimanche, je m'appelle pas Flo. J'étais plus fatiguée, vu que je m'endors partout et tôt en ce moment. Enfin je me suis quand même accordé un rabe de sommeil bizarre jusqu'à 9h30.

Non, ce qui me gêne, c'est cette foutue horloge qui fait passer le temps ou trop vite, ou pas assez.
En me réveillant tous les matins la première chose que je fais c'est allumer l'ordinateur, je vais voir si les skyblogs ont bougés cette nuit, si quelqu'un a posté ici. Joueb et skyblog sont les sites que je visite le plus de fois dans une même journée, avec Bébévallée (forcée d'y aller tous les jours pour nourrir mon bébé).
Bref, c'est tout une stratégie. D'abord je vais sur mon blog, ensuite j'ouvre celui de Logan, que je referme généralement vite (il met rarement de nouveaux articles), et comme je n'ai aucun lien pour aller vers celui de Kat', je tape l'url dans la barre en haut. Là je vois des petits mots d'amour genre "you bury me deep inside your heart", avec des petits coeurs et mademoiselle qui s'essaye à faire des jolis discours bourrés de fautes d'orthographe. De là je vais voir celui de David, et le choc est là.
(Je précise que je ne viens jamais sur joueb en tapant l'url à partir de la page de Kat', c'est stupide mais je veux pas.)

Dans le sien il y a des nouvelles photos qui font envie. Il est dans un établissement privé, et il arrive tout de même à déjouer le côté strict que je lui donne. Il y a les élèves qui sont venus déguisés, et des batailles d'eau... J'aimerais que ma classe s'entende assez bien pour faire dégénérer une discussion dans la cour en une gigantesque bataille d'eau. Mais non.
Mon année de terminale aura été comme mon année de première et de seconde : longue et pénible. Pourtant on m'avait dit que le lycée c'était nos plus belles années. Moi je mise sur la fac.
Même avec mes amis (enfin le peu qu'on est, lol), on ne fais jamais de grands plans pour grandes soirées. En même temps avec nos parents derrière, on aurait du mal, mais ça me manque quand même beaucoup, l'animation. Je me dis que ça va arriver plus tard et que ça sera d'autant meilleur que je l'aurai attendu longtemps.
Et puis la seule grande animation de ma ville arrive le 5 juin. Deux jours avant l'oral d'espagnol, alors je ne sais pas si nous pourrons y aller, étant donné que tout le monde révise.

Si David m'a beaucoup déçue je continue quand même de le suivre à distance, pour savoir comment il va, et je guette la rupture, bien sûr. Mais visiblement c'est pas pour tout de suite. Peut-être cet été, ils ne vont pas se voir beaucoup, lui en Grèce, elle en Espagne.
Et s'ils se séparent? Je sais pas trop. Je n'y ai pas encore vraiment pensé. S'ils se séparent bientôt, je ne pense pas retourner parler à David après tout ce silence, et ça ferait vraiment trop "chantage" genre "si vous êtes ensemle compte pas sur moi, et hop je reviens comme une fleur si vous vous séparez.".

David, ça me fait de la peine qu'on ne soit plus proches, parce que même s'il comprend jamais rien a rien et qu'il fait aussi des tas de fautes d'orthographe, il est gentil, et nous avons vécu des choses ensemble. Au jour d'aujourd'hui, il ne me manque pas plus que ça, je me suis rangée à l'avis que c'est un con, et que quand on est con, on est con. (ou, quand on nait con, on est con), je suis juste un peu amère d'en être arrivée là à cause d'une pétasse qui connaissait pas le sens du mot amitié. A cause d'elle aujourd'hui j'accorde difficilement ma confiance à quelqu'un, même si de prime abord il, ou elle, me parait sympa. Bon il y a des exceptions, il a des gens avec lesquels je suis sûre.

Mais Kat. Plus jamais. C'est décidé ça, plus jamais. Et tant pis pour elle. J'espère qu'un jour elle aura des regrets davoir sacrifié une amitié pour une histoire d'amour bidon terminée au bout de 6 mois.. Moi je n'en aurai jamais aucun.

Hier en cours de littérature, de la fenêtre j'ai vu arriver deux voitures : c'était les petits amis de deux filles de ma classe, dont une a également le permis. Ca m'a fait bizarre, je me suis dit que ce couple là était vraiment adulte, ou du moins le paraissait. C'est difficile à expliquer, ce que j'ai pensé, mais ils me paraissaient... vieux. Déja installés dans une espèce de routine, ils se font pas chier à savoir comment ils vont faire pour se voir alors qu'ils n'habitent pas à côté : un tour de bagnole et c'est réglé. C'est pratique, mais ça pert tout son charme... Je me suis sentie un peu petite sur le coup... Et en même temps tellement proche du bientôt qui me fait rêver. C'est comme si je l'effleurais du bout des doigts, mais qu'il était fragile, et tenait sur un fil sur le point de casser, qu'on appelle le Bac.
Je déteste ça, c'est ... une épreuve angoissante, un petit rien qui guide tout le "après". C'est injuste que tout repose la dessus.

Alors voila, ce matin je me demande si mes années lycée n'ont pas été un gros gachis de temps sur le plan des divertissements et des rencontres. Je me demande si ça va enfin bouger comme je le souhaite à la fac.
Je me demande si j'aurais mon job à Macdo, même si c'est plutôt bien parti, étant donné que lorsque le directeur m'a demandé si j'avais des questions à poser, j'ai répondu non et il m'a demandé si je ne voulais pas savoir quand je commencais. Il me rappelle dans la semaine, plutôt au début, ce qui me laisse à penser que sa décision est déja prise.
Je me demande si un jour je me marierais, vu comme ma soeur galère pour son mariage à la mairie qui est quand même prévu pour juillet là qui arrive, elle n'a pas encore de restaurant ni de salle.
Je me demande si un jour on sera assez courageuse avec ma soeur de vie pour tenter de se voir en vrai, j'avoue que ce serait tentant, mais il reste une appréhension de mon côté, une peur de "tout gacher".
Je me demande si j'aurais mon bac, étant donné que le programme d'histoire n'est pas terminé et que je peux tomber sur un chapitre appris toute seule laborieusement. Je vise le 8/20.
Je me demande si, si je suis embauchée à Macdo, Miss Peste viendra me voir le midi, vu qu'elle travaille en face, et si Flo va beaucoup me manquer, étant donné qu'elle passe deux mois à Chartres.
Je me demande si Lionel Luthor dans Smallville saison 2 va retrouver la vue, et si mes soeurs vont venir à la maison pour la fête des mères ce soir.

Aujourd'hui, je me demande. Le problème c'est que c'est pas moi qui détient les réponses à mes questions, et qu'en résumé je crois que les bacheliers en sont à la période de la vie ou peu de choses dépendent vraiment seulement d'eux.

Et il nous faut encore attendre.